LA MARMOTTE (suite)

Moeurs

Hors des périodes d'hibernation ou de soins des petits, la marmotte commune passe le plus clair de son temps à manger et à se chauffer au soleil. Elle adore se prélasser sur la terre chaude, sur un rocher lisse ou sur une basse branche à sa portée. Toutefois, elle ne grimpe pas très haut, ni très souvent dans les arbres. Hors de son terrier, elle semble constamment sur le qui-vive et elle émet un sifflement strident d'alerte quand elle flaire un danger. Quand elle se bat, qu'elle est gravement blessée ou qu'elle est capturée par un ennemi, elle lance un cri perçant. Elle émet aussi un son en grinçant des dents. Elle peut également proférer des aboiements sourds, dont on ignore la signification.
Vers la fin de l'été, à l'approche du long sommeil de l'hiver ou hibernation, la marmotte commune engraisse énormément. Elle se terre dès l'arrivée du gel, les adultes d'abord, les jeunes ayant sans doute besoin d'un peu plus de temps pour amasser suffisamment de graisse pour tout l'hiver.
L'hibernation des premiers adultes commence à la fin de septembre, et en octobre, toutes lesmarmottes se sont terrées.
L'hibernation est une sorte de profond sommeil comateux. Toutes les fonctions du corps sont grandement ralenties de sorte que la graisse accumulée suffit à nourrir l'animal pendant tout l'hiver. Sa température peut s'abaisser jusqu'à 3°C (juste au-dessus du point de congélation), et les pulsations du coeur peuvent passer de 80, rythme normal, à seulement 4 ou 5 battements par minute. Le rythme respiratoire diminue, et la consommation d'oxygène est par conséquent très réduite. Quand l'animal sort du terrier au printemps, il a encore une certaine quantité de graisse, qui lui est nécessaire. En effet, en mars, la nourriture est rare. La marmotte peut même se frayer un chemin dans la neige pour rejoindre la lumière du jour. Plusieurs semaines peuvent s'écouler avant la fonte complète des neiges et l'apparition de la verdure nourricière.
Comme elle se range parmi les plus gros animaux du Canada à hiberner véritablement, la marmotte commune fait l'objet de nombreuses recherches d'ordre médical. Les scientifiques étudient son aptitude à abaisser la température de son corps, à diminuer son rythme cardiaque et à réduire sa consommation d'oxygène.



Utilité

La marmotte est le principal mammifère fouisseur dans une grande partie de l'est de l'Amérique du Nord ainsi que dans certaines régions de l'Ouest. Toutes sortes d'animaux peuvent ainsi prospérer grâce aux terriers de marmottes, qui leur servent d'abris. La longue liste des locataires comprend entre autres divers animaux à fourrure et gibier, dont certains détruisent d'énormes quantités d'animaux nuisibles tels que les rats, les mulots et les insectes. Les mouffettes, les ratons laveurs, les renards, les lièvres et les serpents s'abritent tous dans des terriers de marmottes.
Bon nombre de fermiers considèrent la marmotte commune comme un animal nuisible à cause des plantes qu'elle mange et à cause des tas de terre qu'elle amoncelle pour aménager son terrier et qui perturbent les travaux de fenaison. La marmotte commune est en compétition, sur une petite échelle, avec le bétail des fermiers pour la recherche de nourriture, et à l'occasion elle se livre à des incursions dans des jardins potagers. Toutefois, l'opinion selon laquelle la marmotte est donc un animal nuisible qu'il faut exterminer dans la mesure du possible, témoigne presque toujours d'un manque de clairvoyance qui néglige les avantages de la présence de ces animaux.
Pour de nombreux chasseurs, surtout dans l'est de l'Amérique du Nord, la marmotte est un gibier de choix. Certains abandonnent purement et simplement sa carcasse, mais de plus en plus nombreux sont ceux qui apprennent à déguster sa chair frite, rôtie ou en sauce. La saison de chasse se situe entre la fin de l'été et le début de l'automne. On piège aussi la marmotte commune pour sa fourrure, mais sa valeur est généralement secondaire. Un grand nombre de marmottes sont tuées sur les routes. Rarement domestiqué, ce rongeur peut cependant devenir un compagnon affectueux.

La marmotte commune est la proie naturelle de gros carnivores comme l'ours, le loup, le lynx, le lynx roux et le couguar; ces predateurs sont cependant rares aujourd'hui, ou même totalement absents des régions à prédominance agricole où se rencontre généralement la marmotte commune. Ses principaux ennemis restent le renard, le coyote et le chien. Il est assez curieux de noter que la marmotte devient un combattant féroce et acharné si sa vie est en jeu, et elle est probablement capable d'affronter n'importe quel renard, à condition de ne pas être attaquée par surprise. On a souvent vu des marmottes communes tenir tête à des chiens de la taille d'un colley et les repousser.

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